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PROJET PARRC : LE CERADESI MÈNE LE DÉBAT AVEC LES ÉLUS LOCAUX ET LES COMMUNAUTÉS

- La recherche-action pour le développement

PROJET PARRC : LE CERADESI MÈNE LE DÉBAT AVEC LES ÉLUS LOCAUX ET LES COMMUNAUTÉS

Le Centre d’étude et de recherche action pour le développement économique et social intégré (CERADESI) a entrepris d’organiser une journée de Débat d’orientation budgétaire (DOB) dans l’ensemble des vingt communes d’intervention du projet PARRC. Cette activité a été planifiée sur une période de vingt jours. Financée par UNICEF, cette activité de DOB a permis de rassembler les élus locaux et les membres des Comités communaux de veille citoyenne (CCVC) autour des questions pendantes du développement socio-économique, notamment des secteurs sociaux de base.

La Mairesse de la commune de Godyr, son 1er adjoint, le Secrétaire général et le Comptable à la rencontre de leur communauté

Dans sa politique de développement, le Burkina Faso a opté pour la décentralisation.  C’est-à-dire un transfert du pouvoir de l’Etat vers les personnes morales de droits publics que sont les communes et les régions. Depuis 1991, la constitution a jeté les jalons de la décentralisation : « le territoire du Burkina Faso est organisé en collectivités territoriales » (article 143). Cette décentralisation est matérialisée et consacrée en 2004, par la loi n° 055-2004/an portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso (CGCT).  Elle est perçue comme un processus permettant de faire participer les populations dans l’élaboration et la gestion des politiques qui concernent leur territoire. Cette idée repose sur le postulat selon lequel la décentralisation favorise la démocratisation et le développement à l’échelon local. Ici, le citoyen a des droits et des devoirs prépondérants dans le développement socio-économique de sa cité. Sa responsabilité est engagée. Mieux, la constitution garantie au peuple des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels qui lui permet d’agir sur les pouvoirs publics notamment les autorités étatiques et des collectivités décentralisées. Le droit à l’information est consacré par les législations en vigueurs et les dirigeants ont le devoir de s’assurer de l’effectivité de ce droit. C’est pourquoi le CGCT, en son article 11 précise que : « Les habitants de la collectivité territoriale ont droit à l’information sur la gestion des affaires locales. » Ce droit s’exerce entre autre par : une animation de débats publics sur les projets et programmes locaux de développement et sur les grandes orientations du budget local ; la mise à la disposition des personnes physiques ou morales du budget et des comptes des collectivités territoriales ; l’accès du public aux séances des conseils des collectivités territoriales, à l’exception de celles tenues à huis clos

Les membres du comité de veille citoyenne de la commune de Djigouèra au cours du débat d’orientation budgétaire

L’animation des débats publics intervient ainsi comme une belle opportunité de redevabilité pour les élus et de participation citoyenne de toutes les couches sociales. C’est une occasion pour les populations, notamment les plus vulnérables d’exprimer leurs réelles préoccupations, de poser les difficultés qui freinent le développement socio-économique de leurs localités et faire des propositions d’amélioration. C’est aussi une opportunité pour les élus de promouvoir la mobilisation des ressources (fiscales) locales et de recueillir les propositions des citoyens pour réorienter les politiques de développement afin de les rendre plus participatives et inclusives.

Malheureusement, la réalité dans les collectivités territoriales est tout autre. Nombreuses sont des communes où, jusque-là, les questions de redevabilité et de veille citoyenne demeurent toujours à une étape embryonnaire.  C’est l’une des raisons pour lesquelles le CERADESI a initié, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF, le projet PARRC (Programme d’appui au renforcement de la redevabilité sociale et de la veille citoyenne en faveur de l’accès aux services sociaux de base, dans 20 communes du Burkina Faso). Ces communes sont reparties en huit régions. Il s’agit de Pissila dans le Centre-Nord ; de Bissiga, Niaogho, zabré dans le Centre-Est ; de Pella, Sourgou, Zawara, Godyr dans le Centre-Ouest ; de Guiaro, Ziou dans le Centre-Sud ; de Boudry, Mogtédo, Absouya, Ourgou-manega dans le Plateau-Central ; de Toussiana, Djigouéra dans les Hauts-Bassins ; de Bondigui, Iolonioro dans le Sud-Ouest et de Toma, Gossina dans la Boucle du Mouhoun.

Le Maire de la commune de Toma et son premier adjoint en image avec l’équipe CERADESI et le point focal du CCVC

Ainsi, depuis le 23 mai 2021, l’équipe opérationnelle du CERADESI, repartie en deux équipes a commencé à sillonner l’ensemble  des vingt communes d’intervention. Objectif, organiser des débats autour des budgets primitifs locaux 2021 en vue de formuler des recommandations pour une meilleure prise en compte des besoins des populations lors de l’élaboration des budgets à venir. Dans chacune des communes, les comités communaux de veille citoyenne ont préalablement collecté des données sur l’état des lieux des différents domaines de développement, notamment sur les secteurs sociaux de base. Ces données leurs ont permis d’écrire un rapport qui a servis de document de base pour les débats. Les débats regroupent d’un côté, les élus locaux et l’autre les membres des CCVC. Le CERADESI intervient en tant que modérateur pour faciliter les échanges afin de permettre à chaque acteur de tirer le meilleur parti.

Les membres du comité communal de veille citoyenne de Toma et les élus locaux , tous ensemble pour suivre la présentation du diagnostic fait par le CCVC

L’organisation de ces journées au sein des communes, ont ainsi permis aux acteurs communaux de passer en revue la situation des secteurs sociaux de base; le niveau de développement social et économique de la commune; les préoccupations réelles des populations et les solutions proposées.

Au sortir de ces débats, les différentes parties ont salué l’initiative et exprimé leurs satisfactions. A en croire le point focal de la commune de Gossina : « Au sortir de ces échanges, on peut noter que les débats étaient vraiment interactifs. Les élus locaux ont pris l’engagement à accompagner le CCVC dans sa quête de redevabilité et du développement communautaire. ». Ayant participé à la journée de DOB, le 1er adjoint au Maire de cette commune s’est exprimé en ces termes : « je pense que cette initiative organisée par le CERADESI en collaboration avec le CCVC est très pertinente. Cela nous permet d’avoir des idées pour mener à bien notre mission ». Du reste, il a interpellé le CCVC : « je remercie le CERADESI pour l’initiative de cette veille citoyenne. Je demande surtout membres des CCVC à nous aider à sensibiliser la population, surtout sur la collecte des recettes fiscales, les contributions personnelles de chaque acteur pour un développement collectif au profit de tous. »

Notons que si la mise en œuvre du projet PARRC, dans ses débuts, a connu la réticence de certains élus locaux, cette activité de débat d’orientation budgétaires a permis de rencontrer ces élus et de leur donner une autre vision du projet. En témoigne les propos du 2ème adjoint au maire de la commune de Toma : « Nous félicitons véritablement le CERADESI. Au début, nous ne voyons pas nécessairement cette structure d’un bon œil, mais avec le travail abattu, les échanges, ce que le comité a promis de faire en terme d’accompagnement dans la sensibilisation, nous pensons aujourd’hui que la structure mène un travail considérable d’éveil et aussi d’accompagnement des communes. Et nous souhaitons longue vie à cette structure. Nous lui demandons d’approcher de plus en plus les autorités, d’échanger avec nous lorsqu’il y a des difficultés et nous prendrons toutes les observations allant dans le sens du bonheur des populations ».  

Pour permettre aux élus locaux et à l’ensemble des conseils municipaux de mieux s’approprier les objectifs du projet PARRC et d’agir conséquemment en faveur du développement local, le CERADESI entend organiser très prochainement des sessions de renforcement de capacités à leur endroit.

Une réponse

  1. Gos dit :

    La population de la commune de Gossina accueille avec tendresse le projet PAARC. Cela a été acquis par les diverses communications du CCVC mis en place par le CERADESI, qui a pour mission la veille citoyenne.
    Les membres du bureau CCVC ont eu leur capacité renforcer sur les différents sujets relatifs à la décentralisation. Merci au partenaire UNICEF pour son appui, financier.

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